Dark Oldae
Partie III
Chapitre XXXV: La réception
Dark Oldae sans son armure
Dromund Kaas, coeur et capitale du second empire sith. Resplendissante et majestueuse, terre d’espoir et de désillusions. C’était sur cette planète, où Oldae n’était pas revenu depuis plus de trois mois, que le seigneur noir des sith Dark Maratan avait établi son antre. L’idée de retourner dans la capitale ne l’attirait guère. Son épopée l’avait fait quitter les intrigues de la capitale, et il ne sentait plus tellement à sa place en ces lieux où règnent la suspicion et la traîtrise. L’idée d’une possible embuscade de Jadus nétait pas non plus exclure. Après tout, Dromund Kaas était aussi la planète où conseiller noir avaient établi sa forteresse et où siégeait les SSI.
Maratan avait choisi un ancien manoir abandonné dans les terres arides, proches du district 24, comme lieu de résidence. Il avait utilisé sa fortune colossale pour se l’accaparer et le rénover. Dark Maratan était un politiste, non un guerrier. Il ne devait pas sa célébrité ni même sa fortune à ses exploits sur le champ de bataille mais à la maîtrise du noble jeu. Et l’organisation d’une telle soirée pour son 184iem anniversaire en témoignait. Pour autant, il n’en demeurait pas moins un guerrier reconnu dans l’empire. Il était un fervent adepte des arcanes de protection. Il faisait parti de ces sith qui employaient la force afin de dresser des barrières physiques et mentales. Oldae n’affectionnait pas ce genre d’arcanes. Seuls les lâches les utilisaient. Pour autant, il était forcé d’admettre que c’étaient des pouvoirs très puissantes. Une véritable barrière de force, dressée par un maître des barrières, ne se brisait pas par un simple éclair ou un coup de sabre laser. Ce genre de pouvoir convenait parfaitement à un politiste dont le quotidien était régulièrement ponctué par des tentatives d’assassinat.
Le vaisseau consulaire se posa sur l’une des passerelles de l’astroport du district 24. Maratan avait fait privatiser une partie de la structure afin d’accueillir ses invités. Des centaines de nobles, d’officiers, de bourgeois, et parfois même des sith, se pressaient dans les couloirs de l’astroport pour rejoindre une voiture qui les amènerait jusqu’au manoir de leur hôte. Les alentours étaient pestilentiels. Oldae sentait que la corruption et le faux-semblant régnaient tout autour de lui.Toutes ces personnes n’étaient là que pour s’attirer les faveurs de leur hôte ou des autres personnalités présentes. Le noble jeu serait le principal acteur en cette soirée festive. Le noble jeu était un véritable art que sous-estimer revenait à qualifier de suicide. Des seigneurs sith très puissants, parfois même des conseillers noirs, et de grandes institutions était tombées par le passé pour avoir omis le noble jeu et l’avoir relayé au second plan.
L’empire courait inexorablement à sa perte en entretenant ce système féodale décadent où la pyramide vassalique avait une place prépondérante. L’empire s’était fondé sur la réussite individuelle et les capacités propres, mais il était désormais gangréné par un système de caste. Cette réussite individuelle tendait irrémédiablement vers sa fin. Et lorsque cela arriverait, l’empire tomberait à son tour. Le problème était simple, tout comme sa source. Le conseil noir était à l’origine de ce système. Chacun cherchant à s’attirer la faveur d’un conseiller pour obtenir sa protection et sa renommé. Le phénomène s’était propagé dans tout l’ordre sith jusqu’à envahir toutes les couches de la société. Oldae connaissait ce problème et désirait y mettre fin où l’empire disparaitrait. Mais pour cela, il devait lui-même recourir à ces méthodes afin de devenir conseiller. Une fois en haut, il changerait les choses, il remodèlerait l’empire pour le ramener dans le droit chemin pour qu’il soit capable de survivre au cataclysme de la prochaine guerre.
Le sith avait revêtu ses plus beaux atours. Il portait une tenue d’apparat noire qui lui allait à ravir en soulignant sa silhouette et en contrastant avec ses yeux gris. Idaho portait une tenue de majordome afin de se faire passer pour le serviteur d’Oldae. Les deux hommes avaient fabriqué de fausses identités pour pouvoir participer à la soirée sans être reconnus. La présence de sith ne devrait pas poser de problèmes, Oldae était capable de masquer son pouvoir jusqu’à le faire presque disparaître. Il faudrait une perception de premier ordre pour ressentir la force chez Oldae, et même si c’était le cas, son pouvoir demeurait infime, laissant penser qu’il avait refusé de rejoindre l’académie. Oldae avait pris l’identité de Paul d’Angora, un petit noble de l’empire qui avait fait fortune dans le commerce de céréales. Idaho avait pris l’identité de Ernest Duval, un orphelin devenu majordome. Des identités simples mais solides.
Oldae ne désira pas s’attarder dans l’astroport et chercha à prendre rapidement une voiture pour quitter la mêlée puante des invités. Finalement, le sith parvint à se frayer un chemin jusqu’à une voiture et s’empressa d’y monter avec le lieutenant avant que quelqu’un ne vienne réclamer la place. Lorsque les deux hommes furent assis à l’arrière du véhicule, le chauffeur fit chauffer son engin et s’envola dans les cieux de Dromund Kaas avec ses deux passagers.
Vous n’avez pas l’air à l’aise ? demanda Idaho.
Je déteste l’hypocrisie. Tous ses gens ne viennent ici que pour s’attirer les faveurs d’un vieillard décati, cracha le sith.
Il ne sera bientôt plus en mesure de répondre à leurs avances mon seigneur, insinua le lieutenant.
Espérons-le, dit Oldae.
Après un dizaine de minutes de trajet, les deux invités arrivèrent finalement au manoir. Une imposante file de véhicules en tout genre se pressaient sur une route de terre circulaire afin de déposer leurs passagers devant le grand porche de ferraille. Il fallut plusieurs minutes avant que chauffeur d’Oldae n’arrive devant la grande grille de fer noir. Le véhicule s’arrêta en s’ébranlant légèrement avant de se stopper définitivement. Le chauffeur descendit et vint ouvrir à ses passagers avant de leur faire signe de descendre d’une révérence maladroite. Oldae sortit du véhicule, suivi d’Idaho, donna une pièce au chauffeur et s’avança vers le porche du manoir.
L’imposante grille était gardée par une dizaine d’hommes en arme ainsi que par un sith en armure intégrale. Aucun contrôle n’était effectué ici, il s’agissait simplement d’assurer la sécurité de l’entrée de la propriété. Oldae sentit le sith de garde le scruter afin de voir si il représentait une quelconque menace pour son maître. L’inquisiteur se laissa paraître comme étant détendu afin de ne pas alerter les gardes. Se fondre dans la masse grouillante était un préalable.
L’attitude d’Oldae sembla porter ses fruits et personne ne vint l’empêcher de rentrer. Il semblerait que tout se passait comme prévu, tout du moins pour l’instant.
La grande allée qui menait au manoir était parsemée de lampadaires dégageant une douce lumière blanche sur la masse d’invités. Des centaines de personnes avaient été conviées. Beaucoup étaient des politiques ou des notables, venant saluer l’un des hommes les plus engagé dans la politique impérial en tant que sénateur. L’un des rares d’ailleurs. Les sith sénateurs n’étaient même pas une dizaine. Et ce soir, ils seraient un de moins.
Le contrôle d’identité eut lieu à l’entrée du manoir. Le grand bâtiment de pierre blanche et aux toits verts avait un goût certain. Peu habituel d’ailleurs pour un seigneur sith, qui préférait habituellement les couleurs sombres. La grande bâtisse aux couleurs claires était magnifique sous la lumière de la pleine lune. Les rayons de la lune venaient se mêler au blanc nacré des murs, et illuminaient les vitraux muraux.
Lorsque qu’Oldae arriva au contrôle, la foule du se séparer en trois lignes afin de vérifier que tout était en ordre et qu’ils faisaient bien partis de la liste des invités. Le contrôle était lourdement encadré et minutieusement mené par des serviteurs formés à cela.
Les minutes se succédèrent sous la nuit fraîche de Dromund Kaas et Oldae en profita pour observer les invités dont il n’avait pas particulièrement fait attention jusqu’alors. Ils avaient tous revêtu leurs plus beaux vêtements pour les festivités. Les femmes portaient de magnifiques robes et étaient parées de leur plus belle joaillerie. Les derniers chics de la capitale impériale. Habilement maquillées par des mains expertes, la majorité d’entre elles paraissaient des déesses sous le clair de lune. Les hommes portaient des ensembles de bonnes factures, tantôt noir tantôt gris ou bleu. Certains portaient des habits d’apparats militaire, témoignant de leur place dans l’armée. La majorité d’entre eux portaient la barbe particulièrement prisée par les notables de l’empire. Les observer fit sourire le sith. Cela lui rappelait toutes les réceptions auquel il avait assisté lorsqu’il était l’apprenti de Dark Thanaton. Il avait participé à des centaines de soirées de ce genre à travers tout l’empire. Son maître avait mis un point d’honneur à lui apprendre l’étiquette, le noble jeu et les arts de la société de cour.
L’attente commençait à s’éterniser lorsque ce fut enfin son tour. Le sith s’avança au bas des marches du manoir et se présenta devant un majordome flanquait de deux gardes.
Votre nom et votre invitation messieurs, demanda le serviteur.
Oldae fit signe à Idaho et celui-ci tira de la poche intérieur de sa veste deux billets holographiques qu’il tendit au serviteur. Ce dernier les examina scrupuleusement avant de rechercher sur une tablette les noms. Après un rapide examen qui sembla pourtant une éternité, le serviteur rendit les deux invitations à Idaho et fit signe à Oldae de passer.
Messire d’Angora, vous êtes le bienvenu, dit le serviteur.
Oldae lui rendit la pareille d’un hochement de tête avant de grimper les marches du grand escalier. Le porche du manoir était d’un grand raffinement. Taillées à même la roche, des fresques se dessinaient sur les murs. Là encore, un sith en armure gardait la grande porte du manoir.
Le dispositif de sécurité était impressionnant, peut-être même excessif. Soit Maratan craignait pour sa vie soit il était devenu paranoÏaque avec le temps. Les deux possibilités se valaient, les sith étaient fréquemment la cible d’assassinat tandis que la paranoïa les prenait généralement de peur d’en être victime. La responsabilité entrainait souvent la jalousie, la célébrité la haine, le pouvoir la peur de le perdre. Drôle de combinaison que l’histoire avait si souvent certifié.
Toutefois, il fallait avouer que nombre des convives étaient des membres de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie impériale, accueillir de telles personnes nécessitaient de pouvoir assurer leur sécurité. Il en valait du nom de l’hôte.
Tout est-il que le dispositif de sécurité était impressionnant. Des gardes étaient positionnés un peu partout, aussi bien dans les jardins que sur les toits, et Oldae avait déjà aperçu deux sith. Il serait difficile de passer par l’extérieur.
Le dispositif devrait faiblir quelque peu à l’intérieur du manoir, mais le problème demeurait. Il allait être difficile pour Anarell d’atteindre Maratan avec une telle garde rapprochée. Surtout qu’Oldae se refusait de recourir à la perception de peur de se révéler aux yeux des gardes. Mais il pouvait parier que d’autres sith étaient présents dans le manoir. L’inquisiteur n’avait pas réellement réfléchi à une tactique pour atteindre sa cible. Il avait pensé attendre la fin de la soirée en demeurant caché dans le manoir puis abattre Maratan. Au vue du dispositif, la sécurité risquait de mettre ce projet à mal. Il verrait bien le moment venu, pour l’instant il devait s’introduire dans les lieux et se fondre dans la masse, voir même profiter de la soirée. Qui sait, il trouverait peut-être quelqu’un d’intéressant.
L’intérieur du manoir était à l’image de l’extérieur. Des plafonds hauts, couverts de fresques aux couleurs chatoyantes. Des sculptures et des peintures ornaient les murs, dévoilant un véritable régal pour les yeux. On se serait d’avantage cru dans le palais d’un noble Hapien que dans le palais d’un seigneur sith.
L’opulence, la luxure et la décadence régnaient en ces lieux. Cela donnait la nausée à Oldae. Il n’avait rien contre la beauté ou la richesse de ceux qui le méritait. Pour autant, il ne pouvait pas supporter une opulence dévoilée de la sorte chez un seigneur sith. Maratan salissait tous les préceptes de son ordre en se réduisant de la sorte à jouer les princes de sang.
Dépassé le hall d’entrée en forme de rotonde, Oldae arriva dans la grande salle de réception. Une immense salle où des centaines de convives se pressaient à exercer le noble jeu. L’hypocrisie était encore plus forte ici, car c’était là où elle s’exerçait sous sa forme la plus pure. Les émotions déguisées, le jeu d’acteur, la tromperie et la moquerie se complaisaient et se mêlaient dans une valse hypocrite.
Le plafond arborait de magnifiques gravures tandis que des lustres en or et en cristal le parsemait. Des tables avaient été dressées de chaque côté de la salle afin de permettre aux convives de se restaurer. Des petits fours, des gibiers rares et les mets les plus rares de la galaxie se succédaient sur les grandes tables. Une véritable fortune avait dû être dépensée dans cette réception. Au fond, même si cela dégoutait Oldae, il ne s’agissait là que de la coutume. Le sith devrait se résoudre aux mêmes règles lorsqu’il réaliserait sa propre cérémonie des serments. Il fallait savoir montrer sa puissance et sa richesse, afin d’assurer confiance et de ne pas vexer les invités.
Le plus important de toute la réception se tenait tout au fond de la grande salle. Devant un grand mur paré de magnifiques tapisseries pourpre se tenait, assis sur un trône de chêne, un grand Duro, vêtu d’une tenue d’apparat verte et dorée. Les rides de son visage et les courbures de son dos témoignaient de son âge avancé. Il n’y avait pas de doutes possibles, c’était Dark Maratan. L’un des seuls Duro sith de l’empire. Le seigneur noir des sith saluait les invités qui se pressaient devant lui afin de faire valoir leur présence et de présenter leurs cadeaux. Les conversations étaient courtes et courtoises, essentiellement superficielles afin de marquer les convenances.
Oldae s’engouffra dans la file qui menait à sa cible afin de le saluer en bonne et due forme, et voir à qui il avait à faire.
Cela risque d’être long mon seigneur. De plus, je ne pense pas que ça soit une bonne idée, dit Idaho en murmurant à l’oreille du sith.
Nous n’avons pas le choix, répondit Oldae.
Les minutes passèrent avant qu’il ne fut le tour d’Oldae et qu’il puisse s’avancer devant le maître des lieux. Il s’avança, humble et soumis, d’une démarche assurée. Il baissa la tête en signe de respect avant de la relever et de fixer le seigneur qui lui faisait face. Les grands yeux rouges du Duro étaient troublant, dérangeant même. Ils relevaient une sagesse certaine et une malice que l’âge n’avait pas su faire disparaitre. Autour de lui, un majordome - qui lui murmurait le nom des invités qui se présentaient - et trois sith. L’un des sith était familier à Oldae La silhouette lui était familière, ils s’étaient déjà rencontrés par le passé, mais il était incapable de dire où. Le malaise semblait partagé, le grand sith aux cheveux noirs et à la joue balafrée était aussi troublé par le visage d’Oldae.
Le majordome murmura quelques mots à son maître afin de présenter Oldae.
Paul d’Angora mon seigneur, lui murmura t’il.
Le sith ne laissa pas le maitre des lieux prendre la parole et le devança.
Je suis honoré d’être ici mon seigneur. Je vous souhaite un magnifique 184iem anniversaire, puissiez-vous vivre encore longtemps, le salua Oldae.
Je vous remercie sieur d’Angora. Puis-je cependant me permettre une question ? demanda Maratan d’une voix enrouée.
Tout ce que vous voudrez, permit l’inquisiteur.
- Possédez-vous la force ? s’interrogea le maitre des lieux.
Perspicace ! Les sith présents autour de leur maître placèrent leur main à portée de leur sabre, prêts à dégainer face à la possible menace. La tension monta d’un cran. Derrière lui, Oldae sentit le lieutenant se raidir.
Anarell arbora son plus beau sourire. C’était un bel homme, brun, aux yeux gris, et à la stature forte. Il était le genre d’homme à plaire aux femmes et à être jalousé par les hommes. Son maître lui avait pris à se servir de son corps comme une arme.
Vous êtes tel qu’on le dit seigneur Maratan, un seigneur sith de légende. Vous m’avez percé à jour, j’ai effectivement des prédispositions pour la force. Mais contrairement à vous, mes parents n’ont pas voulu que j’intègre l’académie, je suis fils unique, l’avenir de la famille reposait entre mes mains, répondit Oldae d’un sourire enjôleur.
La réponse parut désamorcer l’atmosphère et les gardes se détendirent. Sauf un.
Nous nous sommes déjà vu quelque part, votre visage me rappelle quelque chose, insinua les grand sith.
Le boulet ! Tu pouvais pas la fermer ? Fallait que tu fasses le con à te la ramener. La tension remonta de nouveau et Oldae sentit le regard fois de Maratan se poser sur lui. Anarell dû faire appel à toute sa retenue pour ne pas briser le coup du grand sith.
Je ne crois pas mon seigneur, répondit Oldae avec une expression contractée comme si il cherchait à se rappeler quelque chose.
La réponse ne sembla pas satisfaire le grand guerrier.
Avez-vous servi dans l’armée ? lui demanda le sith.
En effet, j’ai participé à la grande guerre, acquiesça Anarell.
Il valait mieux répondre cela, la plupart des jeunes nobles de l’empire avaient fait leurs classes. Dire le contraire pourrait apparaître comme un mensonge.
C’est pour cela ! Etiez-vous à Peshqar sur Tepasi ? l’interrogea le sith enthousiaste.
Et merde ! Ils avaient vraiment combattu ensemble. Il était évident que la tête d’Oldae lui disait quelque chose, il était le héros de la bataille de Peshqar.
Il valait mieux couper court à toutes discussions avant d’être découvert.
J’y étais oui, une bataille terrible mais une grande victoire. Mais je n’en ai pas vu la fin, j’ai été blessé à la jambe et j’ai été rapatrié, concéda Oldae.
C’était pas totalement faux, sauf que le rapatriement c’était fait dans le mauvais camp. Le sith voulut ajouter quelque chose mais il fut coupé dans sa lancée.
Il suffit Dark Ronan, vous mettez note invité mal à l’aise, dit Maratan.
Ronan regarda son maître et hésita à rétorquer mais se ravisa. Le pire semblait éviter.
Je m’excuse si tel a été le cas sieur d’Angora, s’excusa Ronan.
Ce n’est rien. Maintenant, si vous permettez, je ne vais pas vous accaparer plus longtemps, dit Oldae d’un sourire conciliant.
En effet, derrière lui, les regards de notables se faisaient menaçants. Ils commençaient à se languir. Maratan acquiesça et Oldae se retira après une courte révérence. Le sith ne loupa cependant pas le petit geste que Maratan fit à l’un de ses sith pour lui murmurer quelque chose. On dirait que les soupçons avaient germé, Maratan était perspicace. Il était possible qu’il est percé Oldae à jour. Ce ne serait pas étonnant. Un homme qui a su créer sa propre sphère d’influence sur Dromund Kaas, au coeur de la chasse gardée du conseil noir, ne pouvait être qu’un fin tacticien. Cependant, il était peu probable qu’il est découvert la véritable identité Oldae, le Duro devait en être resté à un simple état de suspicion. Au plus, il prendrait l’inquisiteur pour un assassin. Il faudrait qu’Oldae soit prudent à l’avenir.
Idaho attendit qu’ils se soient écartés du maître des lieux pour parler à Oldae.
C’était tendu mon seigneur, dit-il.
Comme tu dis. Maintenant Maratan a des soupçons, répondit Oldae.
Je vous l’avais bien dit, plaida le lieutenant.
Ce n’est rien, c’était nécessaire. Je sais maintenant de quoi notre ennemi et ses hommes sont capables. Maratan va se contenter de nous surveiller, je ne pense pas qu’il fera quoi que ce soit, le rassura Oldae.
Je ne le sens pas mon seigneur, avoua Idaho.
Ne t’inquiète pas, il me faut te laisser. Je vais essayer de me cacher quelque part, toi reste ici ou ce sera louche ni avons tout deux disparus, ordonna Oldae avant de s’écarter de son lieutenant.
Oldae s’engouffra dans la masse d’invités et essaya de se frayer un chemin parmi les convives. La possibilité que Maratan intervienne pendant sa réception était infime. Le risque d’un bain sang était trop grand. Pour autant, Oldae préférait qu’Idaho reste dans la grande salle, là-bas il serait à l’abri.
Anarell parvint finalement à rejoindre la sortie du manoir et en sortit. Il y avait beaucoup moins de monde dans les jardins réservés aux invités et les bruits se faisaient plus lointains. Oldae se sentit apaiser par le calme qui régnait. Les personnes présentes n’étaient pas nombreuses et chuchotées comme des amants ne voulant pas être découverts. La majorité d’entre eux devaient d’ailleurs être des amants profitant de la masse de convives pour se rejoindre. Une des joies de la capitale où luxure et parfum de trahison n’étaient jamais loin.
Les jardins étaient magnifiques, la première chose qui plaisait d’ailleurs vraiment à Oldae. De petites fontaines et des bans en marbre étaient dispersées à travers des labyrinthes de buissons, créant de petites cours où pouvaient se réunir en toute tranquillité ceux qui le voulait sans risquer d’être vu par des yeux trop curieux.
Oldae regarda les alentours afin de trouver un endroit par lequel il pourrait rentrer dans l’aile réservée au maître des lieux. Penser y pénétrer depuis l’intérieur du manoir c’était bel et bien révélé impossible, le risque d’être découvert était trop grand.
Alors qu’il regardait les alentours, il ressentit une drôle de sensation et se retourna brusquement. Derrière lui, à une dizaine de mètres, s’avançait le sith à qui avait murmuré Maratan. Le guerrier, à la silhouette rehaussée par son armure avait un air sinistre qui contrasté avec le calme des lieux. Il fallait croire que Maratan était mois sage que son âge et son attitude le laissait penser. Le Duro n’avait donc pas peur de commettre un bain de sang dans sa propre demeure et pendant une réception de cette ampleur. Il devait penser qu’Oldae n’était qu’un vulgaire assassin dont l’un de ses guerriers pourrait aisément se débarrasser. Il risquait de connaitre quelques désillusions.
Les personnes présentes ne purent cacher leur appréhension devant l’allure menaçante du sith qui venait perturber le calme des jardins. Quelques un se levèrent d’ailleurs et partirent.
Oldae n’attendit pas d’être rejoins par le sith et partit en direction d’un labyrinthe végétal pour tenter de semer son poursuivant. Il s’y engouffra et marcha à toute vitesse entre les différents couloirs de végétaux. Il sentait le sith le suivre, le combat semblait inévitable. Oldae ne pouvait pas utiliser la force pour se repérer, il confirmerait à son adversaire son identité. Aussi, le seigneur noir des sith avançait à l’aveuglette dans le dédale.
Oldae finit par atteindre une petite cour cachée qui n’était autre qu’une impasse. Un petit ban faisait face à une magnifique fontaine qui crachait des jets d’eau dans les airs depuis des poissons en pierre. Au fond de la courette, se tenait une petite structure en bois recouverte de lierres qui refusait de dévoiler l’intérieur. Anarell fut cloué par la beauté des lieux. Il serait resté admirer si il n’était pas aussi pressé.
Le sith se rapprochait, il serait bientôt sur Oldae. Mais Anarell était pris au piège, prisonnier au coeur de l’impasse. Son adversaire l’avait acculé et Oldae n’avait pas d’arme pour se défendre. Un sabre était trop voyant et l’inquisiteur avait refusé de le prendre. Il ne lui restait plus que la sorcellerie. Les bruits de pas étaient de plus en plus proche. Plus qu’un tournant et l’homme de main de Maratan serait sur lui.
Oldae regarda autour de lui et son regard finit par s’arrêter sur la petite structure de bois. Sans qu’il sache pourquoi, son instinct lui disait de s’y rendre. La force semblait l’appeler, le guider vers le petit édifice de bois. Le sorcier n’hésita pas, il avait appris à faire confiance en la force. Il se précipita vers la petite structure et alors qu’il allait pouvoir en voir l’intérieur senti la présence du sith derrière lui. Oldae se retourna pour faire face à son adversaire ne pouvant lui tourner le dos. Le nouvel arrivant tenait un sabre à la main, il ne l‘avait pas tiré mais ça n’allait pas tarder.
Et merde ! Il n’y avait plus rien à faire pour éviter le combat, la confrontation était imminente. Le seigneur noir allait se mettre en garde lorsqu’il sentit des mains le saisir pas les épaules et le retourner. Il ne comprit pas ce qu’il se passa, et ne sentit qu’une seule chose : des lèvres se poser sur les siennes.