Dark Oldae
Partie IV
Chapitre VI: La bataille de Sundari [-3653]
Le Sith arriva devant la tente de commandement quelques instants après avoir été averti de l'arrivée de Styneth et du général Terold mais fut arrêté par le Mandalore avant de pouvoir rentrer.
- Seigneur Oldae, avez-vous quelques instants à m'accorder ? demanda le Justifié qui venait vers lui, vêtu de sa grande armure d'or et de pourpre.
Le mandalorian semblait fatiguer, des cernes noires se dessinaient sous ses yeux marrons et creusaient sa peau sombre. La bataille de Thaere avait dû être éprouvante, Oldae n'avait pas encore eu l'occasion de revoir Ilis mais il se doutait bien que la jeune femme devait être fatiguée, elle-aussi. Les rapports qu'avaient reçu Oldae ces derniers jours témoignaient d'affrontements violents pour défaire les dernières forces du schisme du combattant sur Thaere.
Mais même si il semblait fatiguer, le Mandalore n'en montrait rien. Au contraire, il présentait un large sourire. La guerre tournait en son avantage, dès la bataille de Sundari gagnée, il serait le maître incontesté de l'empire mandalorian. Tous ses détracteurs seraient forcés de courber l'échine devant lui une fois que la tête de Cadera sera tombée. Restait-il à gagner cette bataille, ce qui n'était pas une mince affaire en soit.
- Je vous en pris, Mandalore, accepta le Sith qui se retourna pour faire face à son interlocuteur. Que puis-je pour vous ?
Le mandalorian parcourut la distance qui le séparait du Sith en quelques foulés et se planta devant lui. Le Justifié était bien plus grand qu'Oldae et le dépassait d'au moins une tête, obligeant le seigneur noir à lever les yeux lorsqu'il parlait au géant mandalorian.
- Prêt à en finir avec cette guerre, seigneur Sith ?
- Je crains ne pas avoir d'autre choix, seigneur, lui répondit le Sith. Malheureusement, pour moi comme pour vous, quand nous sommes ici, nous ne pouvons pas surveiller les conspirateurs qui agissent dans l'ombre de nos sillages. Et les dieux savent combien ils sont nombreux.
- Vous semblez avoir beaucoup d'ennemis, seigneur Sith, remarqua le Justifié.
- Plus que je n'en voudrai malheureusement.
- Moi, mes seules ennemis sont dans cette cité, dit le Mandalore en pointant du doigt les tours carrées qui se dessinaient au loin. Et bientôt, leurs têtes seront au bout d'une pique, j'en fais la promesse.
- Je l'espère de tout coeur, seigneur, de tout coeur, approuva Oldae. Mais la victoire sera difficile, ce bastion est imprenable avec autant d'hommes à l'intérieur.
- En effet, je viens d'avoir accès aux plans de la ville, il n'y a aucune faille dans ce bastion. Je ne sais pas comment Cadera est parvenu à prendre possession de cette forteresse mais c'est une sacrée épine dans notre pied, dit le Justifié. Vous avez un plan ?
- Je pense, mais j'ignore si il fonctionnera, acquiesça le Sith.
- Ne vous inquiétez pas, mon seigneur, la victoire nous appartiendra bientôt, assura une nouvelle voix, derrière le Sith. J'ai confiance en nos troupes et en nos capacités.
- J'aimerai partager votre confiance, général Terold, répondit le seigneur noir à l'homme qui arrivait derrière lui.
Le général rejoignit le Sith et le Justifié, et les salua respectueusement. Sa veste d'officier habituellement propre était couverte de terre et sa barbe soigneusement entretenue à l'accoutumé n'avait pas vu la lueur d'une lame de rasoir depuis plusieurs jours.
- Suis-je au retard ? demanda Terold.
- Ne vous inquiétez pas le seigneur Erebus vient juste d'arriver lui-aussi, répondit Oldae en se tournant vers l'allée.
Dans l'allée qui menait à la tente de commandement s'avançait le capitaine, une tête à la main, qu'il lança dans les airs. La tête réalisa une courbe en cloche et atterrit aux pieds du Sith avant de rouler et de buter jusqu'à l'un de ses pieds.
Oldae regarda la tête roulée jusqu'à ses pieds, sous les regards interrogateurs du général et du Mandalore, qui ne tarda pas à reconnaitre le possesseur de cette tête.
- Ilmor'en, murmura le Justifié en voyant la tête. Ou l'a t'il eu ?
- Sur Ruusan, je lui ai demandé de ce débarrasser de cet homme, il était le commandant de la forteresse de Ruusan, répondit Oldae.
Le Sith fit signe à un garde de prendre la tête pour s'en débarrasser. Le malheureux qui dû s'en occuper saisit la tête avec une délicatesse exagérée, comme si il craignait qu'elle lui saute au visage et s'éloigna des pontes, une moue de dégoût au visage.
- Félicitations, capitaine, le félicita Oldae. J'imagine que ce fut une partie de plaisir ?
- Totalement, une véritable partie de plaisir, répondit Styneth avec un soupçon d'humour dans la voix.
- Bien, dans ce cas, c'est une excellente nouvelle. Allons-y, les autres officiers nous attendent à l'intérieur, dit le Sith en entrant dans la tente de commandement, suivi par les trois autres hommes.
Oldae rejoignit la table centrale sur laquelle un holoprojecteur était installé et l'alluma, projetant une image de la ville et de ses alentours. Une dizaine d'officiers étaient présents dans la tente, ceux de l'amirauté, des forces terrestres et les quatre autres Sith au service d'Oldae.
- Voici Sundari, un double rempart, un bouclier localisé et 64 000 hommes, commença Oldae. Un véritable bastion imprenable, aucune faille dans sa sécurité. Voilà dix jours que je m'affaire à trouver une stratégie qui nous permettra de faire tomber cette ville et je pense à être parvenu à trouver une solution. Je commencerai cependant avant toute chose par préciser l'état actuel du schisme du combattant.
Les forces de Cadera sont enfermées dans cette ville, soit 64 000 hommes auxquels viennent s'ajouter près de 126 000 civils. Nos forces sont positionnées dans un rayon de un kilomètre autour de la ville, retranchées dans des positions défensives sous le couvert de notre flotte, de notre artillerie et de notre chasse. Si le schisme tente une sortie, il se fera immédiatement pulvériser, ses forces s'heurtent à des places-fortes, des bunkers et à des tranchés défensives, le tout sous le couvert d'une flotte, d'une artillerie et d'une chasse qui n'attendent que le moment où ils sortiront pour les pulvériser. En clair, le schisme est coincé, si il sort, il perd. Mais à l'inverse, nous aussi sommes coincés. Nous sommes en infériorité numérique. Pour prendre une ville, il faut au moins être le double des défenseurs, le triple étant l'idéal. Nous n'avons pas la moindre chance de prendre la ville par une attaque directe. Par conséquent, notre seule solution est d'attendre et d'affamer les défenseurs jusqu'à ce qu'ils sortent. Mais il y en a pour plusieurs mois, voir années. Le schisme le sait et il compte bien profiter de ce délais pour se préparer et élaborer un plan. En clair, même si nous attendons, il est probable que la victoire nous échappe. D'autant que nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre plusieurs mois, les raisons sont pratiques comme théoriques.
Notre seul moyen de gagner est d'obliger l'armée du schisme à sortir de la ville et nous allons le faire.
- Comment comptez-vous vous y prendre ? demanda le Mandalore.
- Qu'est ce que veut le schisme actuellement ? demanda Oldae. Pouvoir vaincre notre armée sans s'exposer à notre flotte, notre artillerie et notre chasse. Et c'est ce que nous allons faire, nous allons remplir toutes les conditions pour que le schisme sort.
- Comment ? s'étonna Terold. Il sera difficile d'obliger le schisme à quitter les défenses de sa forteresse.
- Nous allons masser notre armée devant la porte sud, 45 000 hommes, et nous attendrons. L'ennemi n'aura qu'à sortir et pour voir une armée entière à cinquante mètres de la grande porte, répondit Oldae.
- Vous voulez affronter 64 000 mandalorians avec 45 000 hommes, au corps à corps ? demanda le Justifié. C'est de la folie, nous n'avons pas la moindre chance, nous serons massacrés.
- Justement, c'est le but. Il faut obliger le schisme à sortir. Nous allons lui offrir notre armée et ses généraux, sans qu'ils soient menacés par la chasse et la bombarde. Nous leur offrons la victoire. Ils se douteront qu'il y a un piège, et il y en aura un, mais ils ne pourront pas se permettre de louper cette chance. Toutes les chances sont de leur côté, la victoire ne peut pas leur échapper. Cadera sait que si il tue le Mandalore, quelques soient les sacrifices, la Grande Traque s'achève et la révolte aura gagné. Par la même occasion, il pourra prétendre au titre de Mandalore à son tour, assura Oldae.
- Et où est le piège ? demanda le Justifié.
- Là, et là, dit Oldae en montrant tour à tour la grande faille au sud de la ville et le Kyramud dans la ville. Lorsque nous engagerons le combat, une troupe d'élite s'infiltrera dans la ville en reprenant la ruse de Styneth, des hommes passeront à travers le bouclier à une vitesse qui se voudra minutieusement calculée. Pour cela, nous équiperons nos hommes de jetpack afin d'adapter leur vitesse et de ne pas avoir à passer par les rues. Notre unité d'élite n'aura qu'à pénétrer dans le Kyramud, prendre le contrôle de la passerelle au moment où les combats feront rages et où la sécurité sera à son plus bas niveau et faire décoller le Kyramud.
- Pour ? demanda Terold.
- Là, indiqua le Sith en montrant l'endroit où devrait se trouver les affrontements.
- Vous voulez écraser l'armée du schisme avec son propre vaisseau, je vois, approuva Terold. Mais nos troupes seront aussi en-dessous, elles n'y réchapperont pas, elles seront prises dans la débâcle.
- J'y viens, général, le rassura Oldae. Alors que le Kyramud commencera à décoller, nous sonnerons la retraite. Notre chasse frappera alors les premières lignes de front ennemies, séparant les deux armées d'une centaines de mètres dans l'idéal. Nos forces se lanceront alors dans la faille. C'est là que le piège va arriver. Notre chasse, notre bombarde spatiale et terrestre ouvriront le feu sur l'armée du schisme mais en des poins méticuleusement choisis, les lignes arrières et les flancs. Le but va être d'obliger le schisme de s'engouffrer dans la faille, l'obliger à en finir avec nous. Nous aurons déjà subi de lourdes pertes et le schisme sera persuadé que nous sommes en déroute, aussi il nous prendra en chasse et, inconsciemment, il sera guidé dans notre piège.
La distance qui séparera les deux armées nous permettra de nous engouffrer les premiers dans la faille et, ici, nous les arrêterons (Oldae montra du doigt une passe de la faille). Ici, à l'endroit le plus étroit de la faille, 300 lames les attendront. Dans un endroit, une trente hommes peuvent à peine passer alignés. Ces 300 hommes seront sensés tenir toute l'armée ennemie en échec pour permettre de creuser le distance avec notre armée. Et lorsqu'elle sera suffisamment éloignée, le Kyramud pourra tomber sur le schisme et éradiquer son armée sans toucher la notre.
- Mais les 300 hommes qui seront dans la faille seront pris dans la chute du Kyramud, ils risquent d'y rester, si ils ne meurent pas avant face à autant d'hommes, releva Terold.
- En effet, il s'agira de nos 300 meilleures lames. J'en ferai parti, mes Sith et ma garde personnelle aussi. Le seigneur Erebus fera aussi parti des 300 lames. Le reste des lames sera choisie parmi les commandants de corps, ils sont les plus à même de choisir les meilleurs combattants qui sont sous leurs ordres, indiqua Oldae. Il est certain que ses 300 lames risquent d'y rester, c'est même fort probable. Mais nous avons besoin de nos meilleurs soldats pour tenir cette passe, le sacrifice de 300 hommes vaut largement celui de plus de 40 000 hommes.
- Je viens aussi, s'écria le Mandalore.
- Non, vous, vous mènerez notre armée face à Cadera, refusa le Sith. Vous êtes le symbole de la Grande Traque, vous devez vivre, si vous mourrez tout s'écroule, toute cette guerre n'aura servi à rien. Vous vous devez vivre.
- Je ne peux pas laisser mes hommes mourir seuls, ragea le Mandalore. Je suis Mandalore le Justifié, le plus puissant des mandalorians, je ne peux pas fuir.
- Le général Terold ne pourra pas mener la grande armée tout seul, il aura besoin de vous. Les 300 lames attendront en retrait dans la passe, ni moi ni les Sith ne pourront diriger de là-bas, seul vous pouvez le faire.
Le Mandalore hésita à répondre mais s'y refusa, il avait bien compris la situation. Les autres personnes présentes aussi.
- Tu risques d'y mourir aussi, Oldae, nota Ilis. Tu es le chef de notre armée, si tu meurs cette guerre n'auras servi à rien pour nous.
- Ma vie n'est pas nécessaire pour que le traité d'alliance soit signé, le Mandalore tiendra parole si je meurs. Dès lors, mes hommes recevront les distinctions nécessaires pour avoir participé à cette guerre. Quelqu'un a une autre remarque à faire ?
Silence. Un lourd silence ligne de consentement.
- Début de l'opération dans trois jours !